Animation du PNA

Plan National d’Action en faveur des geckos verts de La Réunion

Depuis 1996, le ministère en charge de l’écologie pilote la mise en œuvre de plans de conservation des espèces menacées. Cette volonté de protection du patrimoine naturel a été réaffirmée lors du Grenelle de l’Environnement en 2007, qui a notamment souligné l’importance de la conservation de la biodiversité dans les départements d’outre-mer, et en particulier à La Réunion. Dans ce cadre, l’outil « plan de restauration » a été renforcé et transformé en « Plans Nationaux d’Actions pour les espèces menacées » (PNA).

Le Gecko vert de Manapany a été l’une des premières espèces de l’île à bénéficier de cet outil, avec un premier PNA mis en œuvre entre 2012 et 2016.

Depuis 2020, un nouveau PNA, d’une durée de dix ans (2020-2029), englobe désormais les deux espèces de geckos endémiques de La Réunion. Ce document stratégique vise à améliorer l’état de conservation de leurs populations afin d’éviter leur disparition. Il établit un état des lieux des connaissances actuelles (écologie, biologie, répartition, menaces), identifie les lacunes et propose une synthèse des besoins spécifiques de chaque espèce. Il définit une stratégie à moyen et long terme, déclinée en objectifs spécifiques et en actions concrètes à mettre en œuvre tout au long de la période du plan.

Animation du PNA par Nature Océan Indien

Depuis 2022, la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) de La Réunion a confié à NOI l’animation du PNA en faveur des geckos verts de La Réunion. À ce titre, NOI coordonne les actions menées par les différents acteurs, apporte un appui technique, réalise les bilans techniques et financiers des actions mises en œuvre et en assure la restitution lors des Comités de Pilotage annuels.

Pourquoi un Plan National d’Action pour les geckos verts de La Réunion ?

Les geckos verts de La Réunion, le Gecko vert de Bourbon (Phelsuma borbonica) et le Gecko vert de Manapany (Phelsuma inexpectata), sont les derniers reptiles indigènes de l’île. Ils comptent parmi les vertébrés les plus menacés du territoire.

Leur survie est compromise par plusieurs facteurs :

  • La destruction et la fragmentation de leur habitat, due aux activités humaines et à l’expansion des plantes exotiques envahissantes.
  • La présence d’espèces animales introduites, qui exercent des pressions directes (prédation, compétition) et indirectes (transmission de maladies et parasites).
  • Le changement climatique, les pollutions environnementales et les risques naturels.
  • La destruction volontaire, liée à une méconnaissance de ces espèces et de leur statut de protection.

Ces deux espèces sont protégées par la loi française depuis 1989, en vertu de l’arrêté ministériel du 17 février 1989 (modifié).

Le Gecko vert de Bourbon

 (Phelsuma borbonica)

Classé « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge mondiale de l’UICN, le Gecko vert de Bourbon possède une aire de répartition plus étendue, d’environ 300 km². Il occupe une grande diversité d’habitats naturels, des forêts aux falaises rocheuses d’altitude.

De fortes variations phénotypiques ont été observées au sein des différentes populations, et des analyses récentes ont révélé l’existence de deux lignées évolutives distinctes, nécessitant une révision systématique du taxon. Certaines populations, en raison de leur isolement, de leur différenciation génétique et de leur originalité écologique ou géographique, présentent une forte valeur patrimoniale, ce qui en fait des enjeux majeurs de conservation.

Ce Plan National d’Action vise ainsi à coordonner les efforts et à mobiliser les acteurs pour préserver ces deux espèces emblématiques de La Réunion, essentielles au patrimoine naturel de l’île.

Le Gecko vert de Manapany

 (Phelsuma inexpectata)

Classé « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge mondiale de l’UICN, le Gecko vert de Manapany est une espèce strictement endémique du sud de l’île, présente uniquement sur une fine bande littorale entre Saint-Pierre et Saint-Joseph. Son aire de répartition est extrêmement réduite, avec une occupation estimée à seulement 1,4 km², répartie en une cinquantaine de petites populations isolées.

Il occupe principalement les vestiges de végétation naturelle des falaises rocheuses littorales, mais peut également se maintenir dans certains jardins et espaces verts abritant ses plantes hôtes. Cependant, les études récentes montrent une tendance négative, avec une raréfaction des effectifs et la disparition progressive de certaines stations.