La différence entre une espèce indigène et une espèce endémique
On appelle espèce indigène, une espèce qui est arrivée naturellement dans un milieu sans interventions humaines.
Une espèce endémique est une espèce indigène qui a évolué en donnant une nouvelle espèce. Cette espèce est présente uniquement dans une zone géographique limitée, et ne vit dans aucune autre région du monde (au moins de manière naturelle, car elle peut être introduite).
L’endémisme peut se présenter à différentes échelles bio-géographiques, car il peut se manifester dans des micro-climats, comme sur une île, une montagne, un lac ou un environnement réduit, mais il peut aussi se manifester à plus grande échelle car une espèce endémique peut aussi être caractéristique d’un pays ou d’un continent.
Guide d’identification des geckos
verts de La Réunion
Les Geckos Vert Diurnes
Les geckos verts de La Réunion sont des lézards de petite taille (entre 13-18 cm de long), de couleur vert pomme majoritairement. Ces geckos diurnes sont principalement arboricoles, mais peuvent aussi être saxicoles (vie sur les rochers, terrain pierreux). Nos deux espèces de geckos verts originaires de La Réunion se distinguent des geckos verts introduits (exotiques) par la présence de taches rouges depuis la tête jusqu’à l’extrémité de la queue.
Le Gecko vert de Bourbon (Phelsuma borbonica)
Le gecko vert de Bourbon, Phelsuma borbonica est une espèce indigène sur l’île de La Réunion. Cette espèce est issue de la colonisation naturelle et de l’évolution d’un ancêtre commun avec les espèces mauriciennes, Phelsuma cepediana et Phelsuma rosagularis.
A La Réunion, le Gecko vert de Bourbon, Phelsuma borbonica se caractérise par deux sous-espèces : la première, Phelsuma borbonica borbonica, est localisée au Nord de l’île, et la deuxième sous-espèce Phelsuma borbonica mater se retrouve dans le Sud-Est de l’île. On parle donc ici de l’apparition des deux sous-espèces endémiques de gecko vert de bourbon.
Le Gecko Vert de Manapany (Phelsuma inexpectata)
Le gecko vert de Manapany, Phelsuma inexpectata est une espèce endémique de La Réunion, issue de la colonisation naturelle et de l’évolution d’un ancêtre commun avec l’espèce mauricienne Phelsuma ornata, dite espèce sœur (voir photo ci-dessus).
Les Tortues Terrestres Disparues
L’archipel des Mascareignes abritait 5 espèces différentes de tortues terrestres, malheureusement toutes disparues de nos jours (Austin et Arnold, 2001) :
- Cylindraspis indica à La Réunion
- Cylindraspis triserrata et Cylindraspis inepta à Maurice
- Cylindraspis vosmaeri et Cylindraspis peltastes à Rodrigues
La Tortue géante de La Réunion
Cylindraspis indica, était une espèce endémique de cette île. Très abondante au début du 18e siècle, sa surexploitation par l’Homme a conduit à son extinction au milieu du 19e siècle, vers 1840. Les témoignages anciens et les vestiges fossiles découverts jusqu’alors indiquent que cette tortue était distribuée sur la côte Nord-Ouest, la moitié Ouest, le Sud-Ouest et le Sud de l’île. Elle était abondante dans les régions basses et sèches de la côte Ouest, dite « sous le vent ».
Comme les autres tortues géantes des Mascareignes, la Tortue géante de La Réunion avait certainement un rôle écologique important dans les écosystèmes réunionnais : ce grand herbivore participait à la dispersion des graines et exerçait, par broutage, une forte pression sélective sur les communautés de plantes indigènes.
Les Tortues Marines
Il existe plus de 300 espèces de tortues dans le monde, dont 250 espèces aquatiques (qui vivent en eau douce, milieux humides et palustres), 60 espèces terrestres et seulement 7 qui vivent en mer.
Sur les 7 espèces de tortues marines, 5 espèces fréquentent les eaux de l’océan Indien, dont deux espèces qui sont facilement observable dans les eaux chaudes de La Réunion (espèce indigène).
La Tortue verte (Chelonia mydas)
La Tortue verte ou Tortue franche, Chelonia mydas est la tortue marine la plus largement répandue dans le Sud-Ouest de l’océan Indien (indigène). Autrefois abondante sur l’île de La Réunion, elle avait pratiquement disparue des eaux réunionnaises et des plages de l’île où la colonisation incessante ainsi que la pollution nocturne des côtes, ne permettaient plus aux femelles d’aller pondre sur leur lieu de naissance.
La Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata)
La Tortue imbriquée, Eretmochelys imbricata doit son nom à ses écailles épaisses qui se chevauchent. Plus petite que la Tortue Verte, elle est appelée aussi tortue à écailles ou tortue caret. Elle fréquente les pentes externes des récifs coralliens. Elle utilise son bec crochu pour déchiqueter éponges, coraux, oursins, et crustacés. Bien qu’elle soit présente dans tous les océans du monde, les populations ont connu un fort déclin et les populations de l’océan Indien (indigène) y compris.
Heureusement, la tendance s’inverse depuis quelques années, et le nombre d’observation de Tortues Vertes et de Tortues Imbriquées augmentent. Kélonia (l’observatoire des tortues marines) et la CEDTM (Centre d’Etude et de Découverte des Tortues Marines), s’occupent des actions de connaissance et de protection des tortues marines à l’échelle de La Réunion, en réalisant les suivis des population ainsi que les chantiers de restauration écologiques sur les plages dégradées de l’Ouest de La Réunion (localisation des anciens sites de pontes des Tortues Vertes).